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by Robert Massart 
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LES MAISONS PARISIENNES D’ORFÈVRERIE ET DE BIJOUTERIE DU XIXe ET DU XXe SIÈCLE




INTRODUCTION
Les orfèvres et bijoutiers Parisiens sont inextricablement liés au "Marais" (voir le plan), le coeur de cette ville historique. Au début le quartier est le terrain ou la cour et la noblesse achètent des bijoux luxueux et des produits en argent massif. Grâce à la qualité de leur travail, certains ateliers parviennent à devenir fournisseurs attitrés du roi et de sa cour et sont récompensés pour leur talent par des prestigieuses commandes. Plus tard Le Marais est abondonné par l’aristocratie et la cour, et est dès lors occupé par des artisans et une petite industrie.

Les grandes maisons d’orfèvrerie et de joaillerie naissent au 19e siècle, suite aux nouveaux riches qui peuvent se permettre l’achat de bijoux luxueux et des produits en argent massif, bien que l’émergence de ces grandes entreprises oblige les petits ateliers à fermer. En effet, les ateliers d’orfèvrerie et de bijouterie connaissent pendant leur histoire une évolution de croissance, des moments de fortune ou des problèmes financiers. A la retraite du propriétaire et la liquidation volontaire de la société, ou après un faillissement, des concurrents reprennent l’entreprise en difficulté, achètent les croquis des modèles, moules, et/ou outillages et machines, ou bien tout l’inventaire est vendu publiquement et se disperse sans laisser de traces. Actuellement seul quelques grandes maisons Parisiennes ont survécu, dont Odiot, Puiforcat et Lapparra.

Cette étude essaye de donner une vue d’ensemble chronologique de la façon dont les maisons d’orfèvrerie et de joallerie se sont succédées au 19e et 20e siècle.

Les organigrammes à la fin de l’article clarifient les successions complexes et tortueuses des ateliers et maisons d’orfèvrerie et de bijouterie. Une biographie sommaire des maisons Parisiennes concernées, permettra les lecteurs de mieux comprendre l’évolution de leurs activités.


BIOGRAPHIES

Boulenger - A. Boulenger & Cie - Ch. Boulenger & Cie
L’entreprise d’orfèvrerie est fondée à Paris par M. Boulenger-Hautin en 1810 sous le nom de Hautin. Adolphe Boulenger, le neveu du fondateur, reprend la direction de l’entreprise en 1864 sous le nom de A.Boulenger & Cie.

En 1869 et 1871 Adolphe Boulenger fait construire une usine à Créteil, qui emploie 60 ouvriers en 1902.
A sa mort en 1898, son fils Charles Boulenger lui succède et la maison prend le nom de Ch. Boulenger & Cie.
Boulenger a été le principal fournisseur de l’argenterie de la Marine Nationale Française.
L’entreprise, spécialisée dans les couverts, services à thé et café et l’art de la table, obtient plusieurs prix aux foires universelles et internationales, dont Paris 1925, Cairo 1929 et Anvers 1930.





Paul Canaux
Paul Canaux, fabricant bijoutier et orfèvre, successeur de l’argenteur Joseph Mégemond s’installe 30 rue des Francs-Bourgeois à Paris, et insculpe son poinçon le 9 août 1888. Son poinçon est basé sur le poinçon de Mégemond puisqu’il reprend le symbole d’une enclume pour son propre poinçon. Il fabrique argenterie de table, services à thé, pièces maîtresses, services de table, etc. Son poinçon est biffé le 12 avril 1892 et comme la maison devient Paul Canaux & Compagnie, un nouveau poinçon, "PC & Cie et un enclume", est insculpé à la même date.





Paul Canaux & Cie
Paul Canaux & Cie, toujours fabricant bijoutier et orfèvre, est installé 30 boulevard Malesherbes et déménage vers 1889 pour s’installer 127 rue de Turenne. Le poinçon est biffé le 20 juillet 1911.
Un troisième poinçon "une enclume entre les lettres P et C" est insculpé par l’orfèvre Paul Canaux, 127 rue de Turenne,le 20 juillet 1911 et biffé le 16 décembre 1930.
La maison Murat est le successeur de Paul Canaux & Cie.






Joseph Mégemond & Charles Deneux - Joseph Mégemond
Le poinçon "J-une enclume-M", de l’argenteur Joseph Mégemond est biffé le 2 août 1888.
L’activité de Joseph Mégemond et Charles Deneux est située 3 passage des Petites Ecuries à Paris. Leur poinçon rectangulair "M-une enclume-D", est insculpé le 2 octobre 1863 et biffé le 2 août 1888.
Les produits de la maison Joseph Mégemond ont plusieurs fois obtenus des distinctions honorifiques, une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1878, une médaille d’or (prix d’honneur) en 1880 et une médaille d’or (prix d’excellence) en 1887.
Le bureau de garantie note que le 2 août 1888 monsieur Mégemond s’est présenté personnellement au bureau mais qu’il ne pouvait pas présenter son poinçon pour le biffage.
Notons que le site internet du département de la culture (www.culture.gouv.fr/public/mistral/marque_fr) mentionne que Paul Canaux succède à Mr Mégermond, bien que plusieures autres sources parlent de Joseph Mégemond (sans la lettre r) comme prédécesseur.






Debain - Debain & Flamant
François-Alphonse Debain s’installe 140 rue du Temple et insculpe son poinçon "une nacelle et deux petits bonshommes" le 15 janvier 1847 et le renouvelle le 19 juillet 1851. Le poinçon est biffé le 27 mai 1864.
Son fils, Alphonse-Edouard Debain lui succède, reprend le même symbole et s’associe avec Louis-Frédéric Flamant, travaillant sous le nom de Debain & Flamant.
En 1883 le fils d’Alphonse-Edouard Debain, Alphonse Debain, succède à l’orfèvre Philippe Berthier et reprend le symbole de son poinçon "une bécasse" pour son propre poinçon qui devient "AD et une bécasse".


Il continue ses activités à 79 rue du Temple au moment que Louis-Frédéric Flamant reprend l’entreprise à 140 rue du Temple.





Maison Murat - Murat & Cie - Murat Charles
Charles-Bertrand Murat
Charles-Bertrand Murat

Charles Bertrand Murat, né 1 avril 1818 à Toulouse, débute sa carrière en créant une usine de bijoux en doublé (articles plaqué or). Son atelier est Installé 62 rue des Archives à Paris ou il fabrique des chaines, bracelets, bagues, etc.
Murat poinçon Murat poinçon
3-7-1884 20-8-1884

Murat & Cie, fabricant bijoutier, situé 62 rue des Archives, insculpe ses poinçons le 3 juillet 1884 et le 20 août 1884.
Charles Murat participe et obtient des prix à plusieures Expositions Universelles, en 1855 à Paris, en 1862 à Londres, en 1867 à Paris, en 1876 à Philadelphie et de nouveau à Paris en 1878.






Georges Murat
Georges Murat
Georges Murat

Jacques Louis Georges, fils ainé de Charles Murat, est né le 16 décembre 1851 à Paris et décéde le 24 décembre 1918. à Paris. Il succède vers 1889 à son père et insculpe un poinçon "CM et une mûre à deux feuilles" le 3 juin au bureau de garantie de Paris.
Il poursuit sa carrière comme son père tant qu’industriel en bijouterie qu’en homme politique.
Vers 1900 la Maison Murat est une importante société, employant 500 personnes, dont la majorité de la production consiste en couverts, services de table, verres, ronds de serviettes, tasses à café, tasses à thé, tasses à chocolat, etc.
Jacques-Louis-Georges Murat est fait chevalier de la Légion d’Honneur à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, dont il est membre du jury. Comme le couple Murat n’a pas d’enfant, sa veuve Julia Rosselot, transmet après sa mort en 1918, l’entreprise à ses neveux.
La fin de la Maison Murat se situe au début du 20ième siècle, quand Olier & Caron achètent plusieurs de ses gravures de modèles de coutellerie.






E. Caron
Le poinçon de E. Caron est "un soleil levant au-dessus et une étoile à cinq branches au-dessous des lettres EC".
L’orfèvre E. Caron s’associe avec G. Olier en 1910.
Caron succède à Henri Soufflot.





Olier & Caron
Caron succède à l’entreprise de Henri Soufflot, qui lui-même succéda à Henri Chenaillier.
G. Olier & E. Caron, orfèvres, s’installent 39 rue de Turbigo à Paris et insculpent leur poinçon le 15 novembre 1910; poinçon qui est biffé le 1 mai 1936. Leurs documents mentionnent Ancienne Maison Henri Soufflot. Le nom de la Maison Olier & Caron est aussi prestigieuse que celui de Puiforcat. La maison obtient plusieurs prix, entre autres, grand prix à l’Exposition Française au Caire en 1929, grand prix à l’Exposition Coloniale à Paris en 1931 et grand prix à l’Exposition Universelle à Bruxelles en 1935.
Remarquons que le document suivant, daté du 5 novembre 1938, mentionne E. Caron comme successeur de la Maison Olier & Caron.






Odiot
Odiot poinçon: 1865-1894 Odiot poinçon: 1894-1906 Odiot poinçon: 1906-1956 Odiot poinçon: 1956-present
1865-1894 1894-1906 1906-1956 1956-present

La maison Odiot est fondée en 1690 et obtient sa renommée avec Jean-Baptiste-Gaspard Odiot qui devient maître en 1720. Son petit-fils Jean-Baptiste-Claude Odiot (né le 8 juin 1763, mort le 23 mai 1850) obtient sa maîtrise le 17 décembre 1785. Après la banqueroute en 1809 de l’orfèvre Henri Auguste, Jean-Baptiste-Claude Odiot achète ses modèles, outils et dessins et remplace assez vite Auguste comme fournisseur attitré de l’empereur Napoléon Bonaparte. Lors de sa retraite en 1823 son fils Charles-Nicolas reprend la société.
Charles-Nicolas Odiot (1789-1868) succède à son père Jean-Baptiste-Claude Odiot et devient fournisseur attitré du roi Louis-Pilippe et de la famille Orléans.
Son fils Jean-Baptiste-Gustave Odiot, installé 72 rue Basse-du-Rempart, insculpe son poinçon le 31 octobre 1865; poinçon qui est biffé le 14 avril 1894.
Entre 1894 et 1906 la société est constituée par Gustave Odiot, Emile Prévost et Paul Edouard Récipon et le poinçon devient "PRCie".
De 1906 à 1956 le poinçon ‘OBSr’ voit le jour pour la compagnie Boulenger et finalement depuis 1956 le poinçon “O et une lampe antique” est réutilisé.
La famille Odiot était à la tête de la société pendant plus de 200 ans jusqu’en 1906






Puiforcat
La maison Puiforcat est fondée à Paris dans le Marais 14 rue Chapon en 1820 par les frères Emile et Joseph-Marie Puiforcat et leur oncle Jean Baptiste Fuchs, dont ils adoptent le symbole "un canif" pour le nouveau poinçon.
La succession est assurée en 1902 par Louis Victor Tabouret, marié à la fille d’Emile Puiforcat.
La Maison prendra surtout sa notoriété par Jean Puiforcat (né le 5 Août 1897, mort le 20 octobre 1945), fils de Louis Victor Tabouret, dont le style charactéristique de lignes pures et architectorales, est inspiré par l’Art Deco.
Vers 1927 il s’installe à Saint-Jean-de-Luz, puis, avec la montée du fascisme en Europe, il s’installe au Mexique ou il démarre un atelier en 1942 et exporte ses oeuvres principalement vers les Etats Unis. Il revient à Paris en 1945 ou il meurt abruptement après son arrivée.
En 1993 l’entreprise passe sous le contrôle du groupe Hermès, mais continue son activité avec des artistes-orfèvres modernes à 48 avenue Gabriel à Paris.






Louis Victor Tabouret
Né le 8 février 1867 à Paris et décédé le 16 avril 1965 à Paris.
Marié le 28 juin 1892 à Paris avec Laure Puiforcat (1873-1960), fille d’Emile Puiforcat.


En 1902 Louis-Victor s’associe avec sa belle-mère, la veuve d’Emile Puiforcat. Il meurt en 1955.





Hermès
La maison de couture est fondée en 1837 par Thierry Hermès. Hermès débuta avec un petit atelier à Paris, créant des attelages luxueux pour des calèches de la noblesse Européenne. Le logo de Hèrmes est une calèche royale avec un cheval et un cocher.

Le fils de Thierry Hermès, Charles Emile, succède à son père et installe la boutique en 1880 au 24 faubourg Saint-Honoré - emplacement qui reste inchangé à ce jour.
Avec l’aide de ses fils Adolphe et Emile Maurice, Charles Emile développe l’entreprise avec des succursales en Afrique du Nord, l’Asie et l’Amérique. Hermès reprend la société Puiforcat en 1993.






Henri Soufflot
Fabricant bijoutier, installé 89 rue de Turbigo à Paris. Le poinçon, "un soleil levant au-dessus et une étoile au-dessous des lettres HS", est insculpé le 12 avril 1884 et biffé le 30 avril 1910.
La production de la maison consiste en argenterie de table, couverts, coutellerie et services de toilette.






Henri Soufflot & Cie
L’entreprise prend le nom de Henri Soufflot & Cie, dont l’activité est toujours située 89 rue de Turbigo à Paris. Le symbole du poinçon reste le même " un soleil levant et une étoile". La compagnie reprend des modèles de Cottat, Lenain, Collet, Escroignard, Armand Gross et Ferry et de coutellerie de A. Debain et Murat.
L’usine était située 143 rue Michel-Bizot.
Le poinçon est biffé le 9 novembre 1910, quand Caron reprend l’entreprise.





Pierre-Benoit Lorillon
L’entreprise de l’orfèvre Pierre-Benoit Lorillon, fondée avant la Révolution Française, est située à 181 rue Saint-Martin à Paris. Le premier poinçon est insculpé le 26 avril 1788. Il continue son activité après la révolution et insculpe son poinçon représentant "un soleil levant au-dessus des lettres PBL" dans un losange vertical en 1798, 1799, 1809 et 1810.




Cincinnatis Lorillon
L’orfèvre cuilleriste, Cincinnatis Lorillon, installé 239 rue Saint-Martin à Paris et plus tard 3 rue de la Croix-Saint-Martin à Paris, insculpe son premier poinçon en 1814-1815, le deuxième le 17 novembre 1825, le troisième le 8 avril 1826 et enfin le dernier le 6 juillet 1830. Le deuxième et le troisième poinçon sont biffés le 5 juillet 1830 et le quatrième poinçon le 3 janvier 1839.
Les poinçons représentent "un soleil levant en haut et une étoile en bas".





Henri-Louis Chenaillier
Henri-Louis Chenaillier, orfèvre, est installé 277 rue Saint-Martin à Paris. Son poinçon "H et C, un soleil levant au-dessus des lettres, une étoile au-dessous", est insculpé le 3 janvier 1839 et biffé à sa mort le 11 juin 1859. Il est spécialisé en couverts et des pièces plus grandes.




Veuve Henri-Louis Chenaillier
Après la mort d’Henri-Louis Chenaillier en 1859, son épouse continue l’activité à 56 rue Meslay jusqu’en 1862.
Le poinçon est insculpé le 14 juin 1859 et biffé le 17 février 1862.





Antoine-Félix Desreux
Antoine Félix Desreux reprend l’atelier 56 rue Meslay de la veuve Chenaillier et insculpe son poinçon le 11 mars 1862. Le poinçon est biffé le 23 février 1867.




Henri Chenaillier
Henri Chenaillier, fabricant orfèvre, installé 56 rue Meslay à Paris et plus tard à 89 rue de Turbigo à Paris, insculpe son poinçon en 1867. Le poinçon est biffé 12 avril 1884. Henri Soufflot lui succède à la même adresse.





Maison Hénin
Les Hénin forment une véritable dynastie, qui au gré des successions et associations ont leur propre poinçon.
Les orfèvres cuilleristes Thomas & Hénin s’associent et s’installent au 77 rue des Archives. Ils insculpent leur poinçon “un bouton de rose, les lettres TH et une étoile” au bureau de garantie le 4 octobre 1861. Le poinçon est biffé le 16 août 1865.
La société, au nom de Hénin Frères, continue l’activité à la même adresse et dépose le nouveau poinçon “un bouton de rose au-dessus et une étoile au-dessous des lettres HFRES” le 17 août 1865, poinçon qui est biffé le 12 août 1872.
Hénin & Fils enregistrent leur poinçon "un bouton de rose au-dessus et une étoile au-dessous des lettres HFS" le 13 août 1872. Le poinçon est biffé le 10 mai 1875.
En 1875 la société prend le nom de Hénin & Cie et opère jusqu’en 1891 (le poinçon est insculpé le 11 mai 1875).
L’association de Vivier et Hénin se confirme par l’insculpation du poinçon "un bouton de rose HV et une étoile" le 3 juillet 1891. Le poinçon est biffé le 7 août 1896.
Dès 1896 Hénin opère de nouveau sous le nom de Hénin & Cie.
Vers 1974 la Maison Hénin est tenue par Monsieur Thivans, époux de Madeleine Hénin, fille et héritière de Hénin Père. Le fils de Monsieur Thivans lui succéde quand, vers 1976, la maison subit de graves problèmes de trésorerie et fait faillite. Tout le matériel, modèles, matrices et croquis sont alors mis en vente et sont déciminés un peu partout. Aujourd’hui plusieurs de ses modèles sont toujours fabriqués par Odiot..






Maison Lapparra
Antoine Lapparra (né le 27 avril 1857) est le fondateur de la maison en 1893 qui, au début, est située 3 rue de la Perle, puis en 1900 au 157 rue du Temple. Antoine Lapparra enregistre son poinçon "un rat et les initiales AL" le 19 avril 1895. Son Prédécesseur était Eugène Queillé.
En 1902 il s’associe avec Georges Gabriel pour former la société Lapparra et Gabriel. Le poinçon est composé d’un rat et les lettres LG et est insculpé le 12 août 1902. Le poinçon est biffé le 26 décembre 1923 et la société se dissoud le 28 janvier 1924.
Henri, le neveu d’Antoine, reprend la maison à partir du 27 décembre 1923 et insculpe son poinçon "un rat et les initiales HL" à la même date.
La maison Lapparra est reprise par les frères Souche le 30 avril 1960 sous le nom Souche-Lapparra, qui insculpent un poinçon "une souche d’arbre entre les lettres SL".
La maison reprend le nom Lapparra en 1998 avec le rachat par Olivier Gaube du Gers comme PDG.





Maison Cardeilhac
Coutellerie et orfèvrerie établie par Antoine-Vital Cardeilhac en 1804 et localisée au 4 rue du Roule.
Il enregistre des poinçons en 1817, 1820 et le 20 juin 1829. Le symbole est "une croix de la légion d’honneur couronnée et un croissant au-dessous".
La maison est dirigée de 1851 à 1885 par son fils Armand-Edouard. En 1885 Ernest Cardeilhac, son Petit-fils, reprend la direction de la maison. C’est avec lui que débute la réalisation de pièces d’orfèvrerie en or et en argent.
Amélie, veuve d’Armand-Edouard Cardeilhac, poursuit les activités de la maison de 1904 à 1913 au 24 place Vendôme pour la fabrication de doré et d’argenté et de 1904 à 1920 au 91 rue de Rivoli pour l’orfèvrerie. Puis en 1920 les deux fils d’Ernest Cardeilhac, Jacques et Pierre, prennent la succession jusqu’en 1951 quand l’entreprise est amalgamée à la maison Christofle.





Maison Christofle
Charles Christofle (1805-1863), bijoutier, fonde la société en 1830 et dépose en 1832 son poinçon de maître. En 1842 il achète les brevets d’argenture et de dorure par électrolyse de George et Rchard Elkington et devient orfèvre.
L’empereur Napoléon III commande, dès 1851, des services de table officiels de l'Empire à Christofle.

Charles Christofle
Charles Christofle
Ses titres d’ Orfèvre du Roi et de Fournisseur de l’Empereur vont permettre à la maison devenue célèbre, d’être sollicitée par les souverains étrangers comme l'Empereur du Mexique ou le Tsar de Russie.
En 1863, à son décès, lui succèdent son fils Paul Christofle (1838-1907) et son neveu Henri Bouilhet (1830-1910). Les ateliers Christofle se trouvent d'abord à Paris, puis la fabrication des couverts et des objets en métal argenté est établie dans une nouvelle usine construite entre 1874 et 1876 à Saint-Denis. L’usine cesse son activité en 2004 et est transferré a Yainville en Normandie.
L'entreprise Christofle achète en 1888 le brevet et la manufacture pour la fabrication de l'argenterie Alfénide.
En 1932 la société est reprise par Tony Bouilhet (1897-1984) et en 1968 par son fils Albert Bouilhet.
En 1951 la maison Christofle rachète la maison Cardeilhac.
Aujourd’hui, la marque qui perpétue ses commandes notables, est aussi fournisseur du Palais de l’Elysée à Paris.





Queillé
Queillé poinçon Queillé poinçon
1834-1846 1847-1895
La famille Queillé, des fabricants Parisiens de couverts en argent et d’argenterie de table pendant le 19e siècle, connaît une longévité de près d’un siècle, pendant laquelle l’entreprise passe de père en fils. Le poinçon "une rame antique entre les initiales PQ" reste inchangé, à part quelques petites différences, durant toute la durée de l’entreprise.
Le cuilleriste Pierre-François Queillé I enregistre son poinçon en 1808 et continue son activité jusqu’en 1834.
Pierre-François Queillé II, un coutelier installé au 70 faubourg Montmartre, enregistre son estampe le 23 octobre 1834. Le poinçon est biffé le 27 novembre 1846 (ref. N° 03068 des Archives de la Garantie, Paris, registre d’insculpation 1820-1840).
Ensuite Eugène Queillé, orfèvre, reprend l’atelier, s’installe au 8 Petite rue Saint-Roch-Poissonnière, enregistre son poinçon le 11 février 1847 (ref. N° 01562 des Archives de la Garantie, Paris). En 1874 les Queillés sont installés au 11 rue des Petits-Carreaux dans un quartier d'orfèvres ou ils continuent leur activité jusqu’en 1895, quand l’atelier est reprit par Antoine Lapparra.






François Laslier
Installé au 380 rue Saint-Denis à Paris, l’orfèvre François Laslier fabrique des couverts et services de table de grande qualité. Il enregistre son poinçon le 7 juillet 1836. Le poinçon est biffé le 11 février 1848. A cette même date il enregistre le même poinçon qui est biffé le 4 mars 1858 quand il termine l’activité de son enterprise.
A cette époque son enterprise est achetée par Puiforcat qui garde certains de ses modèles afin de poursuivre leur production.
François Laslier est un des fournisseurs de la maison Odiot.





Philippe Berthier
L’atelier de Philippe Berthier, orfèvre prolifique du second Empire, est situé au début de son activité au 23 rue aux Ours, puis 63 passage Beaufort et finalement 21 rue Quincampoix. Il insculpe son premier poinçon "P un puits de jardin B" le 1er juin 1841; le poinçon est biffé le 28 juin 1845. Un deuxième poinçon "P une bécasse B" est insculpé le 5 juin 1847 et le même poinçon est de nouveau insculpé le 20 juin 1851. Le biffage de ces derniers poinçons n’est pas connu mais n’oublions pas que la sociéte est reprise en 1883 par Alphonse Debain, qui reprend le différent "une bécasse" de Philippe Berthier pour son propre poinçon.
La production de Philippe Berthier consiste en tastevins, soupières, tasses à café, à thé et à chocolat avec leurs sous-tasses, timbales, plusieurs types de cuillers comme, entre autres, des cuillers à verre d’eau à pillon, etc.





Les organigrammes suivants illustrent les innombrables liens entre les entreprises et les successions familiales qui ont influencés l’industrie de l’orfèvrerie parisienne des deux derniers siècles:

1 - Group Hermès, Odiot, Olier & Caron, Debain, Hénin, Murat, Soufflot
2 - Soufflot
3 - Tonnelier, Olier & Caron
4 - Boulenger
5 - Debain, Flamant, Champenois
6 - Odiot
7 - Queillé, Lapparra
8 - Cardeilhac, Christofle


Tableau des orfèvres et leurs poinçons





BIBLIOGRAPHIE
1 French Silver Cutlery of the XIXth Century, D. Allan, Dijon 2007, Editions Faton
2 Paris, Ses Vues, Places, Monuments, Théàtres, etc., F.G.Dumas,Paris 1889, Librairie des Imprimeries Réunies
3 Dictionnaire des poinçons de fabricants d’ouvrages d’or de Paris et de la Seine 1798-1838, Catherine Aminjon-James Beaupuis-Michèle Bilimoff, Paris 1991, Imprimerie Nationale
4 Dictionnaire des poinçons de fabricants d’ouvrages d’or de Paris et de la Seine 1838-1875, Catherine Aminjon-James Beaupuis-Michèle Bilimoff, Paris 1994, Imprimerie Nationale
5 Les enterprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914, Jacqueline Viruega, article in publication ‘Histoire, Economie & Société’- 2006/4
6 Almanach du commerce de Paris, des départements de l’Empire Français et des principales villes du monde, Année 1811, J. de la Tynna
7 Grandes Usines en France et à l’étranger, Turgan, 1881, Calmann Lévy Libraire-éditeur
8 Département de la culture Française - www.culture.gouv.fr/public/mistral/marque_fr




Robert Massart
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